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Blackbird singing in the dead of night. Take these broken wings and learn to flyNovembre 2018, Mobile-home Jones.
Je commence à reprendre mes marques ici. Les années passent mais les choses n'ont pas trop bougé, du moins en apparence. Les bâtiments semblent toujours aussi vieux, les trottoirs toujours aussi défoncés et le parc de mobile-home sent toujours l'huile de moteur et la terre, comme dans mes souvenirs. Même Hot Dog n'a pas changé. Bon, c'est juste un peu plus dangereux de sortir que ce dont je me souviens, à cause de drôles de types qui traînent dans le coin... J'sais pas ce qui s'est passé ici, je ne suis pas au courant de grand-chose mais je compte bien découvrir ce qui s'est passé durant mon absence. Il me faut rattraper le temps perdu. Six ans d'absence... six ans loin de mes proches pour une lubie de ma mère. Certes, elle a voulu me protéger en quittant Riverdale, mais je sais aujourd'hui qu'on aurait pas dû le faire. Papa avait besoin de nous, de notre soutien et nous l'avons abandonné. Ne pas l'avoir au téléphone durant des mois, des années, j'ai tellement cru qu'il me détestait pour ne pas avoir choisi de rester. À vrai dire, je n'avais pas eu mon mot à dire et c'est dans la nuit, sous les pleurs et la pluie, que nous avons pris la route.
Le temps a passé et mon père et mon frère me manquaient de plus en plus. Voir mes camarades de classe avoir une famille entière me donnait le cafard. Je ne pouvais pas parler de mon père, parce que j'ignorais ce qu'il faisait. Je savais qu'il n'était plus en prison, mais parler de ces moments de sa vie est bizarre. Une fois je l'ai fait et on m'a pris pour la fille d'un criminel. Bon, j'ai un peu un look badass depuis quelques années avec mes jeans déchirés, mes T-shirts de Pink Floyd et mes vestes pleines de badges. On me prend pour la fille cool mais chelou, j'aime bien mais je ne supporte pas qu'on pense que je suis comme ça parce que mon père est une mauvaise personne et que c'est soi-disant dans les gênes... pff..
Bref ! Je suis là depuis deux jours et je suis heureuse. Jughead est la première personne que j'ai vu en arrivant, je l'ai cherché comme une dingue en sautant du bus. Lui comme mon père étaient heureux de me retrouver. Je n'sais pas qui a pleuré le plus mais je pencherais quand même pour moi, parce que je suis une petite nature... Pas grave, je sais qu'ils sont là pour moi. Je me suis faits plusieurs fois la réflexion sur nos ressemblances à tous les trois, avec nos look un peu rock et mon bonnet que je ne quitterais pour rien au monde puisqu'il me vient de mon grand frère. Ce souvenir, c'est mon objet fétiche et si on y touche, je deviens folle. La famille c'est sacrée. Même notre chien est important pour moi. Quand je pense que maman n'a jamais voulu qu'on prenne un chien à Toledo... Hot Dog ne m'en veut pas d'avoir disparu, il me fait la fête et j'adore jouer avec lui.
D'ailleurs, c'est l'heure de le sortir et je me suis précipité pour l'emmener faire un tour. Je sais qu'il se débrouille tout seul et qu'on a pas besoin de le tenir en laisse, mais j'avais envie de l'accompagner ce soir avant le dîner. J'avais encore une heure ou deux je crois, je pouvais bien promener Hot Dog avant de rentrer aider mon frère à préparer le repas. La promenade dura une bonne demi-heur avant que je ne prenne le chemin de la maison. Il commençait à faire vraiment froid en plus et malgré mon manteau et mon bonnet, je caillais ! Je faisais accélérer le chien, le faisant courir pour me réchauffer moi en réalité. Enfin, la maison ! Me blottir contre mon frère sur le canapé en attendant papa, mon plus grand rêve ce soir ! J'arrive rapidement près du mobile-home et j'aperçois une silhouette qui descend les escaliers. À la lumière du lampadaire, les cheveux de l'inconnu flamboient et je me fige en le reconnaissant. J'aurais reconnu cette tignasse rousse n'importe où, peu importe les années. « Archie Andrews !? » m'exclamais-je alors. Il se retourna pour me faire face et je n'avais plus aucun doute. Je n'ai pas vraiment eu le temps de le détailler, mais ses yeux m'ont fait voyager des années dans le passé. Je cours vers lui afin de réduire la distance qui nous sépare et je lui saute au cou. « Oh mon dieu c'est toi ! T'as pas changé ! » couinais-je en l'enlaçant aussi fort que je pouvais. Ce type, c'est juste le troisième homme de ma vie !
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